Maniable, très rapide, et doté d’une grande puissance de feu (6
mitrailleuses de 12,5 mm) le North American P 51 « Mustang » a été,
sinon le premier, du moins l’un des tout-premiers chasseurs à long
rayon d’action, capable d’accompagner les bombardiers sur toute la
durée du trajet.
Le
gouvernement britannique souhait commander des Curtiss P-40 et avait
envisagé de les faire fabriquer sous licence par North American.
North American qui ne souhaitait pas construire sous licence l'avion
d'un concurrent, avait répondu en proposant un nouvel appareil. Les
Anglais avait donné leur accord, à condition que le prototype soit
prêt dans un délai de 120 jours. North American avait réussi à tenir
le pari, et le prototype North American 73 avait effectué son
premier vol le 26 octobre 1940.
Particulièrement étudié sur le plan aérodynamique avec une aile à
flux laminaire, le NA 73 ne pouvait recevoir qu’un moteur à
refroidissement liquide, à faible surface frontale. North American
avait donc monté le seul moteur à refroidissement liquide construit
aux États-Unis, le V 12 Allison 1710, qui développait entre 1000 et
1200 cv pour une cylindrée de 28 litres.
Les premiers P 51 livrés à la RAF (type I) disposent donc de l’Allison
1710 à compresseur mécanique. Quatre exemplaires reçoivent à titre
d’expérience, des Rolls-Royce Merlin. L’avion est transfiguré : il
atteint 690 km/h à 7500 m, et son plafond dépasse les 12 000 m.
North American en tire les conclusions : à partir du type B (1943),
tous les P51 seront équipés du Merlin fabriqué sous licence aux
Etats-Unis, le Packard-Merlin. L’USAAF en commande immédiatement
plusieurs milliers d’exemplaires, et le P51 devient le chasseur le
plus répandu sur le front européen. Entre autres missions, il
accompagne, à partir de la fin de l’année 1943 les bombardiers de la
8th Air Force au-dessus de l’Allemagne. L’autonomie que le Mustang
doit à des grands réservoirs est encore accrue par l’économie du
Merlin, qui, tout en offrant des performances comparables, consomme
2 fois moins que le Pratt & Whitney qui équipe le P47 . Sans le
Merlin, le Mustang serait resté ce qu’il était à l’origine, un avion
excellent, mais dont les possibilités d’utilisation étaient
limitées, et n’aurait certainement pas été construit à 14819
exemplaires.